Cinq Régions obtiennent juste la moyenne.
L'Occitanie est deuxième sur les prélèvements d'eau et les surfaces en conversion biologique
La Corse se situe en première position sur la réduction de la pollution aux nitrates et l'artificialisation des sols... mais dernière sur les prélèvements d'eau et l'utilisation de pesticides.
La Nouvelle-Aquitaine est largement en tête sur le prélèvement d'eau avec une baisse annuelle de 11 % et Provence-Alpes-Côte d'Azur sur la production bio.
En queue de peloton, on trouve la Normandie, les Hauts-de-France et l’Ile de France avec des scores inférieurs à 7/20.
La question de la biodiversité est longtemps restée absente des débats publics… et donc des préoccupations des décideurs politiques. Aujourd’hui, nous savons que préserver la biodiversité, c’est préserver la vie sur terre.
Il s’agit maintenant de passer d’un début de prise de conscience, à des actions fortes engagées sur le terrain. Les Régions ont un rôle fondamental à jouer.
Région
Score sur 20
Evolution annuelle teneur moyenne
Teneur moyenne
(2019)
Corse
20
- 0,1
1
Provence-Alpes-Côte d'Azur
13
- 0,1
5
Auvergne-Rhône-Alpes
11
+ 0,1
8
Hauts-de-France
11
- 0,2
20
Bretagne
10
+ 0,9
24
Occitanie
10
0
10
Bourgogne-Franche-Comté
10
+ 0,3
12
Grand Est
9
+ 0,1
14
Nouvelle-Aquitaine
8
0
14
Normandie
7
- 0,2
21
Île-de-France
6
- 0,1
25
Pays de la Loire
4
+ 1,5
25
Centre-Val de Loire
2
0
23
2015/16-2018/19– Sources : Naïades.eaufrance.
Région
Score sur 20
Evolution moyenne annuelle
Nouvelle-Aquitaine
18
-11,3 %
Occitanie
13
-6,3 %
Grand Est
10
-3,9 %
Centre-Val de Loire
9
-3,0 %
Ile-de-France
6
+0,5 %
Auvergne-Rhône-Alpes
5
+0,9 %
Pays-de-la-Loire
4
+2,3 %
Normandie
4
+2,3 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
4
+2,5 %
Bretagne
4
+2,4 %
Bourgogne-France-Comté
2
+4,6 %
Hauts-de-France
0
+7,9 %
Corse
0
+17,5 %
2015/16-2017/18 – Sources : bnpe.eaufrance.fr
Région
Score sur 20
Evolution conso annuelle moyenne
Corse
15
223
Grand Est
14
252
Bourgogne-Franche-Comté
12
325
Auvergne-Rhône-Alpes
11
390
Occitanie
10
404
Centre-Val de Loire
10
409
Nouvelle-Aquitaine
10
426
Hauts-de-France
9
456
Provence-Alpes-Côte d'Azur
9
479
Normandie
7
542
Pays de la Loire
6
577
Bretagne
5
630
Ile-de-France
0
845
2016-2018– Sources : Portail de l’artificialisation des sols. Ministère.
Région
Score sur 20
Evolution annuelle part SAU
Provence-Alpes-Côte d'Azur
18
+2,9
Corse
17
+2,7
Occitanie
9
+1,5
Pays-de-la-Loire
6
+1
Bourgogne-Franche-Comté
6
+1
Nouvelle-Aquitaine
5
+0,9
Ile-de-France
5
+0,9
Auvergne-Rhône-Alpes
5
+0,8
Bretagne
5
+0,7
Grand Est
4
+0,7
Normandie
3
+0,5
Centre-Val de Loire
3
+0,4
Hauts-de-France
2
+0,3
2016-2019– Source : Agence bio
Région
Score sur 20
Part de la SAU
Provence-Alpes-Côte d'Azur
18
6,3 %
Occitanie
11
3,8 %
Corse
11
3,7 %
Pays de la Loire
7
2,5 %
Bourgogne-Franche-Comté
7
2,7 %
Ile-de-France
7
2,4 %
Nouvelle-Aquitaine
6
2,1 %
Grand est
5
1,8 %
Auvergne-Rhône-Alpes
5
1,7 %
Bretagne
5
1,6 %
Centre-Val de Loire
4
1,2 %
Normandie
3
1,2 %
Hauts-de-France
2
0,6 %
2016-2019 – Source : Agence bio
Région
Score sur 20
Evolution moyenne annuelle
Objectif national (Plan Ecophyto)
-
-5 %
Pays de la Loire
18
-4,8 %
Centre-Val de Loire
13
-2,4 %
Ile-de-France
13
-2,1 %
Bretagne
12
-1,6 %
Bourgogne-Franche-Comté
12
-1,5 %
Normandie
11
-1,2 %
Auvergne-Rhône-Alpes
11
-1 %
Grand est
9
-0,2 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
9
-0,2 %
Occitanie
7
+1 %
Nouvelle-Aquitaine
6
+1,5 %
Hauts-de-France
0
+8,4 %
Corse
0
+27,3 %
2015/16-2018/19– Source : data.eaufrance.fr
« Nous assistons à un dangereux déclin de la nature, avec un taux d’extinction des espèces sans précédent, et qui s’accélère. Il provoque dès à présent des effets graves sur les populations humaines ». Le rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) paru en mai 2019 est venu comme un tremblement de terre.
Jusqu’ici le sujet était porté par quelques amoureux de la nature, et souvent regardé avec dédain par beaucoup d’observateurs et de décideurs politiques. Comme pour la préservation du climat, la sauvegarde et la restauration de la biodiversité nécessitent un changement d’échelle dans les actions menées : les trajectoires actuelles sont très insuffisantes pour répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés. La biodiversité rend d’innombrables services indispensables à la vie.
Ce sont, par exemple, les insectes qui assurent la pollinisation des végétaux… et donc notre nourriture ! Selon une étude récente (Voir l'article sur www.sciencepost.fr), près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe en 30 ans.
En cause, les pratiques agricoles et l’utilisation massive de pesticides et d’engrais de synthèse. Lorsque les insectes disparaissent, ce sont les oiseaux qui ne peuvent plus se nourrir. En 30 ans, nous avons assisté à une véritable hécatombe : 421 millions d’oiseaux ont disparu en Europe.
La biodiversité contribue également à la fertilité des sols (vers de terres), à l’épuration naturelle de l’eau, à l’atténuation de l’impact des crues et des inondations, à puiser le C02 de l’air et lutter ainsi contre le réchauffement climatique. La perte de biodiversité est principalement due aux pollutions, aux effets du changement climatiques, mais également à l’artificialisation des sols : en France, 20 000 hectares d’espaces naturels sont artificialisés chaque année.
Sur ce point les Régions ont un rôle crucial : elles peuvent fixer un cadre réglementaire que les collectivités locales auront l’obligation de suivre dans leur propre stratégie d’aménagement local. Un des moyens de préserver et restaurer la biodiversité concerne la mise en place de corridors écologiques (trames vertes et bleues). Ils permettent de préserver les «continuités écologiques » et les « réservoirs de biodiversité ».
Les Régions sont la responsabilité du déploiement de ces espaces et doivent fixer des plans d’actions qui en découlent dans les Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET). Les techniques alternatives de traitements des eaux pluviales permettent de réduire le risque d’inondation et de préserver la ressource en eau dans les nappes phréatiques. Le but est d’infiltrer les eaux de pluie plutôt qu’elles se retrouvent déversées - quelquefois très brutalement en cas d’orage - dans les rivières. Peu de collectivités locales sont aujourd’hui engagées dans ces approches.
L’Etat français a lancé depuis 2009 une série de programmes « Ecophyto » censés permettre de réduire de 50 % l’utilisation des pesticides en 10 ans. La baisse n’a jamais été au rendez-vous. Jamais des plans d’action sérieux n’ont été mis en place au plan national. En 2019, une nouvelle échéance a été fixée parle gouvernement : baisser de 50 % d’ici 2025. Des plans régionaux ont été bâtis sans fixer des objectifs régionaux de résultat. Des groupes de travail régionaux ont été mis en place. Ces mesures seront-elles suffisantes ? C’est peu probable.
Une loi de 2010 fixait également une réduction de 50 % de l’artificialisation des terres agricoles pour 2020. Objectif non atteint. Depuis, en 2018, un nouvel objectif a été fixé : « zéro artificialisation nette » … sans pour autant fixer d’échéance !
A ce jour, aucune région ne s’est engagée sur des objectifs chiffrés de baisse de l'utilisation de pesticides, de réduction de l’artificialisation des sols ou d’augmentation des surfaces des corridors écologiques. Certaines fixent des objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre.
L’Enviroscore Biodiversité intègre six indicateurs : la pollution des eaux aux nitrates, l’artificialisation des sols, l’utilisation de pesticides, le développement de l’agriculture biologique, la consommation d’eau, qui devient une ressource de plus en plus rare… et dont la qualité se dégrade.
Des indicateurs complémentaires seraient nécessaires pour affiner l’analyse de l’évolution dans le domaine de la Biodiversité.
La consommation d’engrais azotés, au même titre que celle des pesticides, est un élément fondamental pour mesurer les évolutions de pratiques. Malheureusement les données par Région ne sont pas publiques.
L’évolution des surfaces des corridors écologiques (trames vertes et bleues) constitue également une information importante. Les statistiques existent et sont mises à disposition en Open data par certaines Régions. Mais elles ne sont pas régulièrement mises à jour.
Les démarches – encore rares - utilisant des techniques alternatives de traitements des eaux pluviales gagneraient à être promues et comptabilisées au plan régional et national.
Pour plus de détail, rendez vous sur notre page Méthodologie et données