Seules la Région PACA et l’Occitanie atteignent la moyenne. PACA est en tête du fait du développement de sa production biologique et d’une baisse – quoiqu'insuffisante - de sa consommation d’énergie.
L'Occitanie suit (deuxième sur l'énergie et troisième sur la production biologique et la consommation d'eau).
En troisième, la Nouvelle-Aquitaine a réduit de façon significative sa consommation d’eau (-7
% annuels) ce qui lui vaut un score de 20/20 sur cet indicateur.
La Région Hauts-de-France obtient un score de 4/20. Elle est dernière sur plusieurs indicateurs : consommation d’eau, utilisation de pesticides et production bio.
L'agriculture française doit se reconstruire en profondeur pour répondre aux enjeux sociaux, sanitaires et environnementaux d'aujourd'hui. Les Régions disposent d’une capacité d’action déterminante pour permettre cette transition nécessaire : à travers leurs responsabilités “développement durable et aménagement du territoire”, leur compétence “développement économique" et leur fonction d’autorité de gestion du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER).
Région
Score sur 20
Evolution annuelle part SAU
Provence-Alpes-Côte d'Azur
18
+2,9
Corse
17
+2,7
Occitanie
9
+1,5
Pays-de-la-Loire
6
+1
Bourgogne-Franche Comté
6
+1
Nouvelle-Aquitaine
5
+0,9
Ile-de-France
5
+0,9
Auvergne-Rhône-Alpes
5
+0,8
Bretagne
5
+0,7
Grand Est
4
+0,7
Normandie
3
+0,5
Centre-Val de Loire
3
+0,4
Hauts-de-France
2
+0,3
2016-2019– Source : Agence bio
Région
Score sur 20
Part de la SAU
Provence-Alpes-Côte d'Azur
18
6,3 %
Occitanie
11
3,8 %
Corse
11
3,7 %
Pays de la Loire
7
2,5 %
Bourgogne-Franche-Comté
7
2,7 %
Ile-de-France
7
2,4 %
Nouvelle-Aquitaine
6
2,1 %
Grand est
5
1,8 %
Auvergne-Rhône-Alpes
5
1,7 %
Bretagne
5
1,6 %
Centre-Val de Loire
4
1,2 %
Normandie
3
1,2 %
Hauts-de-France
2
0,6 %
2016-2019 – Source : Agence bio
Région
Score sur 20
Evolution moyenne annuelle
Objectif national (Plan Ecophyto)
-
-5 %
Pays de la Loire
18
-4,8 %
Centre-Val de Loire
13
-2,4 %
Ile-de-France
13
-2,1 %
Bretagne
12
-1,6 %
Bourgogne-Franche-Comté
12
-1,5 %
Normandie
11
-1,2 %
Auvergne-Rhône-Alpes
11
-1 %
Grand est
9
-0,2 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
9
-0,2 %
Occitanie
7
+1 %
Nouvelle Aquitaine
6
+1,5 %
Hauts-de-France
0
+8,4 %
Corse
0
+27,3 %
2015/16-2018/19– Source : data.eaufrance.fr
Région
Score sur 20
Evolution moyenne annuelle (ha/km2)
Corse
15
+223
Grand Est
14
+252
Bourgogne-Franche-Comté
12
+325
Auvergne-Rhône-Alpes
11
+390
Occitanie
10
+404
Centre-Val de Loire
10
+409
Nouvelle-Aquitaine
10
+426
Hauts-de-France
9
+456
Provence-Alpes-Côte d'Azur
9
+479
Normandie
7
+542
Pays de la Loire
6
+577
Bretagne
5
+630
Ile-de-France
0
+845
2016-2018– Source : Portail de l’artificialisation des sols. Ministère de la transition écologique.
Région
Score sur 20
Evolution
Objectif national (Stratégie Nationale Bas carbone)
-
-4,4 %
Grand Est
15
-3,5 %
Occitanie
13
-2,3 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
12
-2,2 %
Centre-Val de Loire
11
-1,8 %
Nouvelle-Aquitaine
11
-1,7 %
Normandie
10
-1,3 %
Auvergne-Rhône-Alpes
8
-0,6 %
Ile-de-France
8
-0,3 %
Hauts-de-France
6
+0,4 %
Pays de la Loire
5
+0,6 %
Bourgogne-Franche-Comté
5
+0,7 %
Corse
2
+2,2 %
Bretagne
0
+3 %
2018-2021– Source : SDES
Région
Score sur 20
Evolution
Nouvelle-Aquitaine
20
-7,1 %
Bretagne
15
-4,6 %
Occitanie
14
-3,8 %
Centre-Val de Loire
12
-2,8 %
Pays de la Loire
10
-1,5 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
9
-0,9 %
Bourgogne-Franche-Comté
7
-0,2 %
Ile-de-France
6
+0,8 %
Grand Est
5
+1,1 %
Auvergne-Rhône-Alpes
5
+1,1 %
Corse
0
+7,3 %
Normandie
0
+0,8 %
Hauts-de-France
0
+10,1 %
2015/16-2017/18– Source : bnpe.eaufrance
Région
Score sur 20
Evolution
Corse
18
40 000
Bretagne
14
30 090
Grand Est
13
28 075
Bourgogne-Franche-Comté
12
26 600
Occitanie
11
24 500
Auvergne-Rhône-Alpes
11
24 300
Nouvelle-Aquitaine
11
23 625
Hauts-de-France
10
22 000
Centre-Val de Loire
9
20 063
Normandie
9
19 250
Pays de la Loire
8
18 425
Provence-Alpes-Côte d'Azur
8
18 425
Ile-de-France
8
17 400
2021– Source : Régions
L’agriculture française est à bout de souffle. Les défis à relever sont colossaux. Ils sont d’abord sociaux et économiques : une large part des agriculteurs vit avec des revenus faibles, voire très faibles. 22 % des foyers sont bénéficiaires du RSA.
Les défis sont également environnementaux et sanitaires : les approches industrielles datant des années 60, basées sur l’utilisation massive des pesticides et des engrais de synthèse, ou de l’élevage intensif, sont responsables de la contamination des sols, de l’air et des eaux et détruisent la biodiversité : insectes pollinisateurs, oiseaux, organismes de la vie souterraine (vers de terre, champignons ou bactéries).
Cette forme d’agriculture contribue au changement climatique, gaspille la ressource en eau et affecte la santé des agriculteurs et des travailleurs agricoles.
Un nouveau modèle est à réinventer, plus soutenable et répondant davantage aux besoins des populations.
Ce modèle existe. Il s’invente déjà depuis de longues années : les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’engager vers des modes de production durable. Les initiatives et les coopérations se multiplient pour développer une agriculture- et une alimentation - plus saine, plus économe en ressources, et pour renforcer l’autonomie alimentaire locale.
En quarante ans, le nombre d’exploitants agricoles a été divisé par quatre, pendant que la taille des exploitations progressait inexorablement. La majorité des agriculteurs a aujourd’hui plus de 50 ans. Il faut organiser la relève : former, accompagner et financer l’installation des nouveaux arrivants. Il est nécessaire également de construire de nouvelles filières locales, durables, en circuit court. Il s’agit aussi de renforcer la souveraineté alimentaire des territoires et de stimuler la demande pour une alimentation durable en déployant des « systèmes alimentaires locaux » où l’ensemble des activités de production, transformation, distribution et consommation sont coordonnées sur un territoire donné.
Dans ce contexte, les Régions développent des stratégies diverses : certaines continuent à miser sur l’agriculture intensive et exportatrice issue des années 60, d’autres sont engagées – à des degrés divers – dans la construction de la nouvelle agriculture.
Toutes les régions ont mis en place des dispositifs d’aide aux agriculteurs vers une transition écologique, en particulier les « mesures agro-environnementales et climatiques » (MAEC), les soutiens à l’investissement à vocation environnementale ou à la forêt, programmes cofinancés par l’Europe. Parallèlement chaque Région anime des Programmes de Développement Rural (PDR).
Des mesures sont prises, des budgets sont établis, mais les objectifs chiffrés sont rares.
Pour la production biologique, le plan gouvernemental « ambition bio », annoncé en 2018, fixe un objectif de production bio de 15 % de la surface agricole utile en 2022. Tous les types de production sont concernés par cette transformation : céréales, maraîchage, viticulture, élevage… Trois régions ont déjà atteint cet objectif (PACA avec 29 % en 2019, Occitanie, 16 % et Corse, 15 %). Aucune autre région n’est en mesure d'atteindre ces 15 % compte tenu de leur croissance annuelle actuelle.
Région
Part de de la Surface agricole utile en production bio (2019)
Evolution annuelle moyenne
Surface bio (2019)
en milliers d’ha
Objectif national “Ambition bio”
15 %
-
-
Provence-Alpes-Côte d'Azur
29 %
2,9 %
168
Occitanie
16 %
1,5 %
63
Corse
15 %
2,7 %
28
Pays de la Loire
10 %
1 %
215
Auvergne-Rhône-Alpes
10 %
0,8 %
274
Bourgogne-Franche-Comté
8 %
1 %
196
Bretagne
8 %
0,7 %
123
Nouvelle-Aquitaine
7 %
0,9 %
289
Grand-Est
6 %
0,7 %
176
Normandie
5 %
0,5 %
105
Ile-de-France
5 %
- 0,9 %
28
Centre-Val de Loire
4 %
0,4 %
84
Hauts-de-France
2 %
0,3 %
45
Ce même plan gouvernemental fixe un objectif de 20 % de produits biologiques dans la restauration collective publique… Mais il n’existe pas de données permettant le suivi de cet objectif !
L’Enviroscore Agriculture intègre comme indicateurs le développement de l’agriculture biologique, la consommation d’eau et d’énergie, l’utilisation de pesticides, l’artificialisation des sols et le soutien à l’installation des jeunes agriculteurs.
Des indicateurs complémentaires seraient utiles pour affiner l’analyse de l’évolution dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation durable.
La consommation d’engrais azotés (un des principaux responsables de la pollution des eaux aux nitrates), au même titre que celle des pesticides, est un élément fondamental pour mesurer les évolutions de pratiques. Malheureusement les données par Région ne sont pas publiques.
Nous n’avons pas pu obtenir des données sur l’évolution de la taille des exploitations au regard du nombre d’actifs, indicateur qui serait pertinent pour mesurer la transformation des modèles agricoles en Région.
De même l’évolution du nombre de fermes présentant un risque pour l’environnement (élevages industriels classés ICPE) mériterait d’être suivi sur la durée.
La collecte de données sur la consommation alimentaire durable est à renforcer, comme la part de consommation bio dans la restauration collective ou les circuits courts relevant d’une production/alimentation durable. Les démarches “durables” menées par la restauration collective (certification Ecocert en cuisine, démarche “ mon restau responsable”) n’ont pas été intégrées dans l’Enviroscore, considérant que jusqu’à maintenant, les Régions se sont peu mobilisées sur le sujet et qu’il est difficile d’établir un lien entre le développement de ces démarches et l’action des Régions. Il est possible néanmoins, que cet indicateur soit intégré dans les prochaines éditions de l’Enviroscore.
Pour plus de détail, rendez vous sur notre page Méthodologie et données