Toutes les Régions se situent en dessous de 7/20 et neuf d'entre-elles en dessous de 5/20. Le bâtiment reste le parent pauvre de l’action sur la transition écologique.
Quatre Régions sont au coude à coude : chacune est première ou seconde sur un des indicateurs. L'Île-de-France est en tête sur les opérations neuves performantes, l'Auvergne-Rhône-Alpes sur les rénovations Basse consommation et le Grand Est sur la consommation d'énergie. Les Hauts-de-France sont seconds sur la construction de bâtiments passifs et la réduction de la consommation d'énergie.
La Nouvelle-Aquitaine est dernière sur les écoquartiers et les aménagements durables et obtient un score de 0/20 sur les bâtiments passifs et la rénovation basse consommation.
Le bâtiment durable est probablement le sujet dont on parle beaucoup. Beaucoup d'actions non efficaces sont mises en œuvre et les résultats ne suivent pas. Il est vrai que l’Etat a une responsabilité majeure en la matière. Pour autant, les marges de manœuvre des Régions existent et pourraient être davantage utilisées. D’autant plus qu’elles ont depuis 2015 la « compétence »en matière d’habitat.
Région
Score sur 20
Evolution consommation annuelle moyenne
Objectif National (Stratégie nationale bas carbone)
-
-4,4 %
Grand Est
11
-2,3 %
Hauts-de-France
7
-1,4 %
Corse
7
-1,4 %
Ile-de-France
6
-1,3 %
Bourgogne-Franche-Comté
6
-1,1 %
Centre-Val de Loire
5
-0,9 %
Auvergne-Rhône-Alpes
4
-0,8 %
Nouvelle-Aquitaine
2
-0,4 %
Normandie
1
-0,2 %
Occitanie
1
-0,1 %
Pays de la Loire
1
0 %
Bretagne
1
0%
Provence-Alpes-Côte d'Azur
0
+0,1 %
2015/16 - 2018/19 – Source : SDES
Région
Score sur 20
Evolution surface (m2/million d’habitants)
Auvergne-Rhône-Alpes
12
36 359
Hauts-de-France
6
16 007
Provence-Alpes-Côte d'Azur
5
8 850
Pays de la Loire
4
5 681
Corse
3
3 130
Grand Est
3
2 374
Normandie
2
2 664
Ile-de-France
2
-499
Bourgogne-Franche-Comté
1
-3 312
Bretagne
1
-4 182
Occitanie
1
-6 696
Nouvelle-Aquitaine
0
-7 472
Centre-Val de Loire
0
-7 745
2015/16-2019/21– Source : Observatoire BBC-Effinergie
Région
Score sur 20
Evolution conso annuelle moyenne
Normandie
12
127
Hauts-de-France
6
63
Grand Est
3
36
Pays de la Loire
2
26
Bretagne
2
23
Auvergne-Rhône-Alpes
1
16
Bourgogne-Franche-Comté
1
6
Ile-de-France
1
6
Nouvelle-Aquitaine
0
5
Occitanie
0
0
Provence-Alpes-Côte d'Azur
0
0
Centre-Val de Loire
0
0
Corse
0
0
2017-20– Source: Passiv house
Région
Score sur 20
Part surface construite
Ile-de-France
15
30,9 %
Provence-Alpes-Côte d'Azur
3
7 %
Hauts-de-France
3
6,2 %
Normandie
3
5,5 %
Auvergne-Rhône-Alpes
2
4,4 %
Grand Est
2
4,3 %
Centre-Val de Loire
2
4 %
Bretagne
2
3,9 %
Nouvelle-Aquitaine
2
3,7 %
Occitanie
2
3,5 %
Pays de la Loire
2
3,4 %
Corse
1
2,6 %
Bourgogne-Franche-Comté
1
1,6 %
2018-2020 – Sources : Effinergie – Alliance HQE (Cerqual/Certivea) - BBCA - Observatoire bâtiment énergie carbone (E+C-) - Démarche Bâtiment Durable
Région
Score sur 20
Nb d’opérations
(par million d’habitants)
Corse
15
9
Occitanie
14
8
Pays de la Loire
14
8
Bretagne
13
8
Provence-Alpes-Côte d'Azur
13
7
Centre-Val de Loire
11
6
Ile-de-France
11
6
Bourgogne-Franche-Comté
10
6
Grand Est
8
5
Normandie
7
4
Auvergne-Rhône Alpes
7
4
Hauts-de-France
5
3
Nouvelle-Aquitaine
5
3
2017-2021–Sources : Effinergie – Ecoquartiers.logement.gouv.fr
Le secteur du bâtiment représente à lui seul près de la moitié de la consommation d’énergie de la France (46 %). Il est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre après les transports. Il consomme d’importantes ressources naturelles de toutes natures et est le deuxième producteur de déchets, après les travaux publics.
De plus, le logement est directement lié à des questions sociales, de santé et de qualité de vie des habitants : près d’un logement sur cinq est une passoire thermique, et 12 % des ménages sont en précarité énergétique.
Les plans d’actions gouvernementaux et régionaux se succèdent, de nouvelles mesures sont régulièrement annoncées, mais le constat est sans appel : les décisions ne sont pas à la hauteur des enjeux. Deux exemples : la consommation énergétique du secteur du bâtiment devait baisser de 38 % en 10 ans (loi Grenelle 2009). En réalité elle a stagné. La loi de 2015 (TECV) envisageait l’élimination des passoires énergétiques à l’horizon 2025. Là encore, les évolutions sont mineures.
Pourtant, avec une stratégie offensive, le secteur pourrait créer des centaines de milliers d’emplois.
Un engagement massif vers des rénovations performantes dans l’habitat (niveau basse consommation) est une priorité absolue. Elle est la seule qui permette de répondre aux besoins des habitants (confort, santé, augmentation du pouvoir d’achat) et aux enjeux environnementaux (émissions de CO2).
Les Régions, qui ont la compétence « habitat » ont commencé à mettre en place des dispositifs d’appui aux particuliers ou aux bailleurs pour la rénovation. Mais elles sont encore très timides. Les rénovations basse consommation restent exceptionnelles.
Dans la construction neuve, alors que la réglementation européenne(directive 2010-31 du 18 juin 2010) prévoit que tous les bâtiments neufs soient « à consommation d’énergie quasi-nulle », les constructions passives, ou tout au moins performantes ne dépassent pas les 10 %. Les bâtiments à énergie positive, sont très exceptionnels.
Au-delà de la question énergétique, l’enjeu est de déployer des démarches de « bâtiment durable », dans le neuf comme dans la rénovation, intégrant divers critères : pollution de l’air intérieur, traitement de l’humidité, recours aux éco-matériaux, gestion des déchets… Enfin, au-delà des seuls bâtiments, les approches d’écoquartiers et d’aménagements durables devraient devenir la norme.
Force est de constater, que, pour le moment, les initiatives des Régions pour promouvoir les approches « bâtiment durable » dans la construction neuve sont relativement rares.
Certaines Régions ont fixé des objectifs en matière de nombre de logements à rénover, quelquefois en précisant que ces rénovations sont performantes, voire de niveau basse consommation. Mais les plans d’action ne sont pas en phase avec les objectifs affichés.
L’Enviroscore Bâtiment intègre les indicateurs suivants : la consommation énergétique, les rénovations BBC, les constructions neuves performantes (passif et hors passif), et les démarches d’écoquartiers et d’aménagement durable.
Des indicateurs complémentaires seraient utiles pour affiner l’analyse de l’évolution dans le domaine du bâtiment.
Le repérage des rénovations performantes quand elles ne sont pas certifiées BBC constitue une priorité : les données du ministère (pour les rénovations soutenues par les dispositifs d’état) pourraient être publiques. De même, dans certaines Régions, des démarches très intéressantes sont mises en place, mais il n’existe pas de dispositif d’agrégation de ces informations qui restent éparses.
L’utilisation des écomatériaux (biosourcés et issus du recyclage ou du remploi) n’est pas repérée au niveau régional, et encore moins au niveau national.
Le nombre de passoires énergétiques n’est pas analysé régulièrement ou rendu public. Un suivi annuel s’avérerait nécessaire pour pouvoir mesurer les progrès réalisés.
Pour plus de détail, rendez vous sur notre page Méthodologie et données