Santé environnementale

Le palmarès

Les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire ont réduit fortement leur utilisation de pesticides : respectivement -4,8 % et -2,4 % annuels.
La Bourgogne-Franche-Comté est cinquième sur les pesticides, avec une baisse annuelle de 1,5 %.
Sur la pollution de l'air, la Région Pays de la Loire est en tête : elle est restée stable avec uniquement 3 jours de dépassement du seuil de pollution dans l'année.
La Région Grand Est réduit fortement le nombre de jours de dépassement (-5 jours/an), mais il reste encore élevé (24).
La Corse, l'Occitanie et les Hauts-de-France sont largement derniers avec des scores inférieurs à 7/20. 

La santé environnementale reste un sujet très peu pris en compte dans les politiques publiques. Les différences entre les Régions sont colossales. Par manque de données disponibles, seuls deux indicateurs ont été retenus dans cette première édition de l’Enviroscore : l’évolution de la pollution de l’air et l’utilisation de pesticides.  Il serait nécessaire de disposer d’indicateurs complémentaires afin de suivre le sujet de façon plus fine.

Palmarès Santé environnementale

détails des scores régions sur la santé environnementale

Pollution de l’air – Episodes de pollution

Région

Score sur 20

Moy. Indice jours de pollution (2019/21)

Evolution (vs 2018)

Pays de la Loire

16

3

0

Centre-Val de Loire

13

8

+ 2

Bourgogne-Franche-Comté

13

16

- 6

Île-de-France

12

18

+ 1

Grand Est

12

24

- 16

Bretagne

11

10

+ 6

PACA

11

25

-7

Normandie

10

24

+ 3

Nouvelle-Aquitaine

8

15

+ 9

Auvergne-Rhône-Alpes

7

57

+ 4

Corse

7

13

+ 4

Occitanie

6

35

+ 16

Hauts-de-France

2

67

- 3

Evolution2018- 2019/2021 – Source : ICSQA (Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l'Air)

Utilisation de pesticides (achats)  ▼

Région

Score sur 20

Evolution moyenne annuelle

Objectif national (Plan Ecophyto)

-

-5 %

Pays de la Loire

18

-4,8 %

Centre-Val de Loire

13

-2,4 %

Ile-de-France

13

-2,1 %

Bretagne

12

-1,6 %

Bourgogne-Franche-Comté

12

-1,5 %

Normandie

11

-1,2 %

Auvergne-Rhône-Alpes

11

-1 %

Grand est

9

-0,2 %

Provence-Alpes-Côte d'Azur

9

-0,2 %

Occitanie

7

+1 %

Nouvelle-Aquitaine

6

+1,5 %

Hauts-de-France

0

+8,4 %

Corse

0

+27,3 %

2015/16-2018/19– Source : data.eaufrance.fr

Les enjeux de la Santé environnementale

L’environnement est l’un des principaux déterminants de notre santé. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 24 % des maladies chroniques dans le monde et 23 % des décès sont attribuables à des facteurs environnementaux.  En Europe, le taux serait de 20 % pour la mortalité. 
Les études scientifiques s’accumulent pour mettre en exergue les effets catastrophiques des pollutions sur notre santé. Elles sont responsables de nombreuses maladies chroniques : respiratoires, cardiovasculaires, dégénératives, cancers, obésité, baisse de la fertilité, diabète… 
Le nombre de maladies chroniques a explosé ces 20 dernières années.

En France, Les Affections de Longue Durée (ALD) ont été multipliées par 3 passant de 3,7 millions de cas à 10,7 millions. L'OMS a tiré un signal d’alarme : nous nous trouvons face à un « défi mondial d’ampleur épidémique ». Dès 2006, elle affirmait qu’il est possible de réduire de 40 % les cancers et de 80 % les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les cas de diabète de type 2.

Les jeunes générations semblent encore plus frappées par ces maladies. Selon, le Réseau environnement santé, les AVC se développent chez les moins de 45 ans ; le cancer du sein a progressé de 65 % en 40 ans, chez les femmes de 30 à 39 ans ; l’autisme touche aujourd’hui 1 % des enfants ; les malformations génitales et les allergies ont doublé en 20 ans. L’infertilité touche aujourd’hui un couple sur 5 et la qualité du sperme a baissé de 30 % en 16 ans.
Les polluants sont de tous ordre : pesticides, azote, particules fines, plastiques, perturbateurs endocriniens… Ils sont produits par l’industrie, l’agriculture, les gaz d’échappement… ou sont liés à nos habitudes de vie quotidienne (bruit, pollution électromagnétique des téléphones et wifi…). 
Les polluants contaminent nos sols, l’air que nous respirons, l’eau (souterraine, lacs, cours d’eau et océans) et notre alimentation.
La France s’est engagée dans des plans successifs appelées PNSE (Plans nationaux de Santé environnementale), déclinés en région (PRSE) en concertation avec les institutions régionales. La Commission européenne prévoit l’adoption d’un plan d’action « zéro pollution » pour l’eau, l’air et le sol d’ici l’été 2021. Mais le chemin est encore long pour atteindre le « zéro pollution ».
Dans le cadre de l’Enviroscore, le suivi des maladies chroniques n’a pas de sens car les effets des pollutions actuelles se font sentir sur du moyen terme. En revanche, la baisse des polluants est un indicateur pertinent. Nous en avons retenu deux : tout d'abord, la pollution de l’air. Elle est responsable de 48 000 morts prématurés par an, selon le ministère de la Santé ;  voire 100 000 morts selon une étude récente de Harvard (www.lemonde.fr).
Les Régions ont la responsabilité officielle de la qualité de l’air depuis la loi NOTRe de 2015 : elles doivent définir une stratégie et un plan d’action visant à réduire les pollutions atmosphériques.
L'utilisation de pesticides est un deuxième indicateur essentiel. Les Régions interviennent sur le sujet à travers leurs stratégies agricoles.

 Les Régions atteignent-elles leurs objectifs ?

L’OMS propose un objectif de baisse de 30 % des maladies chroniques d’ici 2030. Mais, en France, il n’existe pas d’objectifs fixés, ni au plan régional (Plan régional de Santé Environnementale), ni au plan national (PNSE).
Le nouveau plan National de Santé Environnementale (PNSE 4) auquel se réfèrent les plans régionaux, fixe une ambition, dans son axe 2 :  “Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes”... sans pour autant fixer un seul objectif. Aucune mention n’est faite sur la qualité de l’air ou des eaux, ou encore l'utilisation des pesticides ou des nitrates. (lien document)
De même, aucune Région n’a, à ce jour, fixé d’objectif en termes de réduction de la pollution de l’air, de l’eau ou d’utilisation de pesticides.

composition de l'enviroscore Santé environnementale

L’Enviroscore "Santé environnementale" prend en compte deux critères : les épisodes de pollution de l’air dûs au dépassement des seuils réglementaires et l’utilisation de pesticides.

Répartition du score santé environnementale : 40 % pesticides et 60 % pollution de l'air

Les indicateurs complémentaires

Des indicateurs complémentaires seraient nécessaires pour affiner l’analyse de l’évolution dans le domaine de la santé environnementale. 
Pour la qualité de l’air, l’indicateur le plus pertinent est le niveau d’émission de polluants. Malheureusement les chiffres disponibles sont trop anciens pour pouvoir mesurer une évolution sur une courte période. 
La qualité de l’air intérieur est également un indicateur crucial, mais il n’existe pas de dispositifs mesurant régulièrement ce paramètre.  Il en est de même pour la proportion des habitats indignes, des passoires énergétiques, ou de l’exposition au bruit.
L’évolution du nombre d’admissions à l’hôpital sur certaines maladies ciblées, et du nombre de cas de maladies de longue durée (ALD) nécessiteraient la mise en place d’un dispositif d’analyse régulière, rendu public. Ces indicateurs devraient faire l’objet d’objectifs chiffrés de réduction, sur lesquels s’engageraient à la fois l’Etat et les Régions.

Pour plus de détail, rendez vous sur notre page Méthodologie et données

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